dimanche 4 janvier 2009

Chronique incivique

Je bous, je fulmine, j'enrage.
D'où me viennent ce courroux, cette ire dévastatrice ?
Je m'en vais vous le dire en écrasant les touches de mon clavier de mes deux majeurs rageurs ( si je frappe à deux doigts maintenant !).
Hé bien voilà. Depuis hier, je fais partie des délinquants de la route, des dangers publics qui mettent en danger la vie d'autrui.
Pour ceux qui connaissent ma façon escargotique de me déplacer en véhicule automobile et qui s'en sont abondamment gaussé, sachez que vos moqueries n'ont plus lieu d'être.
Je vous détaille les faits : le 23 décembre à 23 heures, je circulais avec mon vieux diésel poussif sur l'autoroute entre Montpellier et Lunel. Circulation plus que fluide, trois voies entièrement dégagées, visibilité parfaite. Que me prend-il tout d'un coup ? Le pétage de plomb, le coup de folie. Je décide dans une inconscience totale d'atteindre la vitesse maximum autorisée soit sur cette portion 110 km/h. Tout se passe bien pendant quelques temps jusqu'à ce que je passe devant une voiture garée sur la B.A.U. (est-ce bien autorisé ?) qui me gratifie d'un superbe flash illuminant cette fraîche nuit héraultaise. Coup d'oeil à mon compteur : 110 km/h.
Recherche d'explications : un touriste qui veut immortaliser notre superbe réseau autoroutier ? Un paparazzi qui m'a reconnu ?
Non, l'explication, je viens de la recevoir. Infraction prévue et réprimée par l'article R.413-14 du code de la route (sic). Vitesse retenue sur portion limitée à 110 km/h : ....111 km/h. Sanction : 68 euros d'amende et 1 point retiré sur mon permis.
Depuis que j'ai reçu cette carte de voeux, je n'ose plus sortir, j'ai honte, je me cache, j'envisage de démissionner (ne suis-je pas O.P.J. en tant que maire ?). J'ai trahi la confiance de mes électeurs. Je suis un misérable.
La seule chose qui me console c'est que ma contribution bien involontaire va servir à aider nos pauvres et honnêtes banquiers besognieux à qui il est arrivé bien des misères ces temps-ci.