mardi 23 septembre 2008

Chronique authentique

Je l'avais promis, je tiens ma promesse : je balance.
Je balance qui ?
Mes chers administrés qui s'évertuent à me faire regretter d'avoir brigué cette fonction de premier (et unique) magistrat de la commune.
Quelques exemples donc.
Premier rendez-vous de la journée. Un monsieur très sérieux qui vient me dire que son voisin n'a pas de papillon d'assurance sur son pare-brise.
"D'accord, Monsieur, mais en quoi cela regarde-t-il le Maire ?
_ Hé ben s'il renverse mon gamin !
_ S'il le renverse, il ira à l'hôpital.
_ Oui mais s'il n'est pas assuré ?
_ Cela ne changera rien aux dommages."
Je me suis gardé de rajouter malgré l'envie que j'en avais : "Peut-être voulez-vous connaître le prix de votre gamin ?"
Deuxième rendez-vous.
Une dame me détaille en long et en large la dispute qu'elle a eue avec un de ses voisins qui s'est permis de l'insulter copieusement.
"Je comprends très bien votre courroux, madame, mais en quoi puis-je vous être utile ?
Si les proportions du conflit vous inquiètent vraiment, la gendarmerie se fera un devoir de venir à votre secours."
Tonnes de paperasseries à éplucher et remplir à la Mairie entre-temps.
Troisième intervention sans rendez-vous celle-la.
Un gamin arrive tout essoufflé en me disant "Monsieur le maire, il y a un début d'incendie à côté de chez nous !
_ Est-ce que vous avez prévenu les pompiers ?
_ Non, Maman m'a dit de venir vous chercher."
Une minute après, je fais passer des seaux pour venir à bout du sinistre.
Mais bon dieu, vont pas comprendre à force que je suis pas plus psychiatre qu'assistant social ou flic ou pompier ?
Sûr qu'un jour y en a un qui va venir me chercher parce que son petit veut pas manger sa soupe !

Bon je sais, ma chronique aujourd'hui elle est pas drôle ni pouétique ni philosophique. Par contre, elle est authentique.
Juste pour vous dire que si un jour l'envie vous vient de vous faire écharper, faut savoir à quoi vous attendre !

jeudi 11 septembre 2008

Chronique cathodique

Comment résister devant le succès fulgurant de ma résurrection bloguistique qui a suscité une foultitude de commentaires enthousiastes autant que dithyrambiques. Merci à tous et même à ceux (encore plus nombreux je subodore ) qui, par pudeur certainement, n'ont pas osé se lancer dans une petite phrase d'encouragement.
Je m'en vais donc vous narrer un petit moment de ma vie quotidienne qui ne concerne pas la mairie pour l'instant (faut savoir en sortir un peu), mais ma vie de couple.
Figurez-vous que ma charmante épouse s'est entichée de télé réalité.
Autant vous dire que cela me désole mais, après tout, elle fait ce qu'elle veut.
J'ai quand même beaucoup de mal à admettre que l'on passe des heures à regarder survivre des gugusses d'une banalité affligeante qui ont été choisis plus pour leur plastique (leur cul en fait) que pour la vivacité de leur cerveau. Souvent avec eux, la réalité dépasse l'affliction.
Mais voilà-t-y pas qu'il y a quelques jours ma chère et tendre m'a avoué avoir l'intention de s'inscrire à l'une de ces sous-émission !
Je vous rassure tout de suite, ce n'est pas à "l'Ile de la Tentation" ni à "Secret Story" ou à Koh Lanta. Non, elle a beau être bien conservée, son âge (que je cacherai) est rédibitoire pour ce genre de niaiseries.
En fait, elle veut être candidate à "Un dîner presque parfait".
Pour ceux qui auraient la chance de n'avoir jamais vu cette émission ... de CO2 (vous pouvez remplacer le 2 par un N), le principe en est aussi simple que désolant.
Une dizaine de pélucres s'invitent tour à tour à un repas qu'ils ont élaboré chacun sous l'oeil des caméras. A la fin des agapes, chacun, selon les sacro-saintes règles du patinage artistique est appelé à exhiber un numéro sur un petit carton pour noter, la mise de table, la qualité de la cuisine, l'ambiance du repas etc... Le gagnant emporte je ne sais quoi après s'être fait abondamment critiquer par les autres couillons qui veulent démontrer leur excellence dans le savoir-vivre.
Alors moi je dis non.
Tous ceux qui ont eu l'heur d'être nos commenseaux pourront le dire, ma femme est incapable de faire un dîner presque parfait. Elle ne fait que des dîners parfaits.
Alors pourquoi cette lubie ?
Je renonce à chercher à comprendre, mais n'oubliez pas, si vous avez l'honneur d'être invité à notre table, de vous munir d'un seul pannonceau gravé d'un 10 magistral.

jeudi 4 septembre 2008

Chronique micro-politique

J'attendais une foultitude de demandes pour reprendre mes élucubrations sur mon blog.
Merci Denis, merci Steph, merci Jonas. Vous êtes médaillés dans mon classement. Trois médailles d'or d'un coup. Roselyne remballe tes sabots, Laporte prends-la, Sarko occupe-toi de ton Clavier, je reprends le mien.
Oui, moi, j'ai des amis qui peuvent envahir mon domicile quand ils veulent, je n'exigerai pas la
démission du préfet.
Par contre, des récriminations, j'en ai.
Six mois de petite mairie, six mois à vivre un quotidien fait de pleurnicheries diverses et variées : les chiens aboient, la caravane ne passe pas, le lampadaire est grillé, la lumière empêche les papillons de nuit de se reproduire, les jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient, ce village est en train de mourir, j'en passe et des plus mauvaises ...
A côté de ça, il faut que tu t'intéresses à l'intercommunalité, aux S.I.V.O.M., S.I.C.T.O.M, Communauté de Communes, Pays, Conseil Général, Conseil Régional ...
Voui mais voilà, moi, tous les matins je vais de chez moi à la mairie (50 m) et ça me prend trois quarts d'heure parce qu'on m'interpelle sur ces p... de chiens, ces p... de lampadaires, ces p... de voisins, ces p... de poubelles, ces p... de chasseurs.
Et moi, des services techniques, des polices municipales, des cellules de soutien psychologique, j'en ai pas !
Alors je vais au charbon, je mets les mains dans le cambouis, je donne de ma personne, je me fais beaucoup d'ennemis (un sur deux par rapport aux demandes ... celui que je n'ai pas satisfait).
Et ben tu veux que je te dise, ça ne me déplaît pas. Et ça ne déplaît surtout pas aux Hautes Instances qui sont trop heureuses de trouver des couillons qui montent en première ligne pour gérer la pénurie aussi bien humaine que financière dans laquelle elles les maintient.
Tout ceci pour dire que j'accumule les anecdotes que je compte bien réunir dans un florilège dès que ma fonction m'en laissera le loisir.
Ecrire, cela me fait (et me fera du bien) à condition que je sois lu.
A bon lecteur salut !